COVID-19 & SECTEUR AGRICOLE EN NOUVELLE-ZELANDE
Comme la plupart des secteurs de l’économie, le monde agricole a été frappé de plein fouet par la crise internationale du Covid-19. Manque de mains d’œuvre pour assurer les récoltes, problèmes logistiques pour distribuer les produits, fermeture des marchés en plein air et des restaurants… sont quelques-uns des défis auxquels le secteur primaire doit faire face depuis quelques semaines. A cela s’ajoute le maintien probable des règles de distanciation sociale et des restrictions du tourisme sur les prochains mois, au-delà du confinement, qui risque de modifier les comportements et les habitudes de consommation de chacun. Comment réagit le secteur agricole en Nouvelle-Zélande ?
UNE ÉVOLUTION DES HABITUDES DE CONSOMMATION
L’une des tendances à observer de près, est l’évolution des habitudes alimentaires suite à la pandémie mondiale. Où les consommateurs vont-ils en majorité acheter leur nourriture ? Quels types de produits vont-ils consommer ? Avec le confinement généralisé dans le monde et l’arrêt du tourisme, le circuit de la restauration et des services de consommation rapide a chuté de 50% à 90%. Le revers de la médaille est que les demandes d’approvisionnement via les petits commerces, le local et le e-commerce ont considérablement augmenté. Cela s’explique en partie par les difficultés d’approvisionnement entre la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Asie.
Il est certain qu’à la levée du confinement, l’industrie de la restauration va reprendre du service mais probablement pas à plein régime. Certaines entreprises ne vont peut-être pas réussir à traverser la crise, les règles de distanciation vont rester ancrées dans les comportements et le tourisme de masse va être limité (on a tendance à manger plus à l’extérieur en vacances). Tous ces facteurs pourraient marquer durablement les marchés et favoriser un transfert vers d’autres types de produits.
Malgré les incertitudes planant sur les marchés internationaux, le secteur primaire semble promettre sur le long terme des retours sur investissement entre 5% et 12%.
LE COMMERCE EN LIGNE, UNE TENDANCE CONFIRMÉE
Le commerce en ligne était déjà une tendance forte avant la crise du Covid-19. Avec les recommandations de distanciation sociale, les producteurs vont certainement regarder leurs options de vente en ligne.
Quels seront les produits plébiscités par les consommateurs sur les prochains mois ? Difficile à prédire pour le moment. Il faudra probablement attendre quelques mois pour voir des tendances se dessiner.
Une chose est sure, malgré ce contexte économique national et international sous tension, les exportations néo-zélandaises de vin ont augmenté en Février et en Mars 2020. Les vignobles néo-zélandais vendent de plus en plus leur vin sur les marchés étrangers grâce aux plateformes de e-commerce et les petits commerces. Les commandes des restaurateurs risquent par contre de diminuer. Un vin comme le Sauvignon Blanc se vend majoritairement dans les commerces.
Sa position sur le marché, comme vin de qualité à prix doux, est forte. Reste à savoir si les récentes augmentations de commandes se confirmeront sur les prochains mois ou diminueront sous l’effet des stocks et des réserves alimentaires réalisées par les consommateurs en vue du confinement.
La bonne nouvelle pour tous les investisseurs dans les vignobles, et cela s’est confirmé ces dernières semaines, est que les consommateurs boivent du vin quelque soit le cycle économique que nous traversons !
VENTE DES PRODUITS ‘SANTÉ & BIEN-ÊTRE’ À LA HAUSSE
La santé et le bien-être vont également marquer les nouvelles tendances de consommation. Les kiwis et le miel de Manuka sont deux secteurs néo-zélandais qui connaitront certainement une très belle année malgré la crise. Bien que le miel de Manuka soit considéré comme un produit de luxe, ces ventes ont augmenté ces dernières semaines. Les consommateurs sont prêts à dépenser plus quand il s’agit de leur santé et de leur bien-être.
Il ne s’agit que de quelques tendances que les consommateurs pourront confirmer ou non dans les mois à venir. Une chose est sûre dans cette crise du Covid-19, il est préférable d’être face à un marché sous-approvisionné qu’inondé de biens. Avec des produits périssables dans le secteur primaire, pour maintenir les revenus, il faut absolument éviter d’avoir une offre bien supérieure à la demande. Les producteurs néo-zélandais semblent tous fonctionner en sous-régime. Avec un dollar faible, cette situation permet d’être optimiste pour le secteur primaire néo-zélandais.