Marché immobilier : la plus grosse chute de prix depuis 14 ans
Avec l'approche des élections nationales du 14 Octobre, le marché immobilier néo-zélandais a été très impacté au cours des derniers mois et notamment celui de la vente des maisons. Selon les données de l'Institut immobilier, les prix de vente médians nationaux des maisons ont chuté de 1,3% de Juin à Juillet 2023, atteignant 770 000 $ à la fin du mois dernier. Les prix à Auckland ont encore baissé de 1%, à 990 000 dollars, sur cette même période. Mais les volumes ont été les plus durement touchés, en baisse de 15% à l'échelle nationale de Juin à Juillet. Le mois dernier, seulement 4 903 propriétés ont été vendues dans le pays. Quant aux volumes d'Auckland, on constate une chute 15,4% avec seulement 1 645 ventes.
Zoom sur les chutes de prix de l’immobilier en Nouvelle-Zélande
Les prix des maisons sont maintenant bien inférieurs à ce qu'ils étaient en Juillet 2022. Le prix médian national a chuté de 4,9% sur l’année, passant de 810 000$ à 770 000$.
Pour les villes de Nouvelle-Zélande hors Auckland, les prix médians ont diminué de 5,4%, passant de 719 000$ à 680 000$ par an. Le nombre total de propriétés à vendre à l'échelle nationale a chuté de 12,4% sur l’année et de 6,4 % de Juin à Juillet 2023. Toutes les régions ont enregistré une baisse du nombre d’annonces immobilières depuis Juillet 2023, à l'exception de Marlborough, une exception notable avec au contraire une augmentation de 12,5%. Six des quinze régions du pays ont vu leurs nombre d’annonces immobilières diminuer de plus de 20% d'une année sur l'autre.
Jen Baird, Directrice de REINZ a déclaré que le nombre d’annonces immobilières continuaient de baisser et l’a imputé à une combinaison de facteurs. “L'impact continu des politiques gouvernementales, des conditions économiques et des facteurs mondiaux continuera de façonner le marché immobilier néo-zélandais. Nous avons également tendance à constater un ralentissement de l’activité à l’approche des élections nationales. Cependant, avec l’augmentation de l’activité des acheteurs et la diminution des niveaux d’offres sur le marché, nous pourrions observer une demande plus forte apparaître dans les mois à venir. L'indice des prix de l'immobilier (HPI) s'est établi à 3 551 en Juillet, soit une augmentation de 0,7 pour cent par rapport au mois précédent. Cependant, par rapport à la même période de l'année dernière, l'HPI reflète une baisse de 6,9 pour cent.”
Les réactions des banques néo-zélandaises face à cette chute du marché immobilier
Aujourd’hui, la banque néo-zélandaise ASB a déclaré en réaction aux données de REINZ sur la chute du marché immobilier : « Avec un ralentissement de la migration nette et des taux d’intérêt toujours extrêmement restrictifs, nous nous attendons à ce que les prix de l’immobilier continuent sur cette trajectoire pendant un certain temps. »
Satish Ranchhod, économiste principal de la banque Westpac, s'attend à ce que le marché immobilier se réchauffe à nouveau l'année prochaine, avec une hausse des prix de près de 8% avant Décembre 2023. « Cette accélération s’expliquerait par le revirement de la migration nette et par le fait que les taux d’intérêt soient proches d’un sommet », a-t’il déclaré.
Le mois dernier, les quatre grandes banques nationales néo-zélandaises ont décidé d'augmenter leurs taux de prêts immobiliers, augmentant ainsi la pression sur les détenteurs de prêts hypothécaires. Les données du bureau de crédit Centrix du mois dernier ont montré que le nombre de Kiwis n’arrivant pas à rembourser leurs crédits hypothécaires a augmenté pour le neuvième mois sur les dix derniers.
En Mai 2023, les arriérés de prêts hypothécaires ont atteint 1,32% de la population active, contre 1,27% en Avril, pour atteindre le niveau le plus élevé enregistré depuis Mars 2020. Environ 19 500 comptes hypothécaires ont été déclarés en souffrance, en hausse de 34% sur une base annuelle, selon Centrix.