Une expatriation en famille au pays du long nuage blanc
Rêvant de s’expatrier dans un pays anglophone depuis son plus jeune âge, Lauriane nous ouvre les portes de son expatriation en Nouvelle-Zélande aux côtés de sa famille, son conjoint Olivier et leur fils Thomas. Ayant grandi en Nouvelle-Calédonie, ils partagent avec nous les défis qu'ils ont rencontrés, les anecdotes marquantes, ainsi que les ajustements nécessaires pour s'intégrer à une nouvelle culture. Découvrez comment ils ont surmonté les obstacles, y compris la séparation due à la pandémie de Covid-19, tout en embrassant les différences culturelles de leur nouvelle vie.
Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre la décision de vous expatrier en Nouvelle-Zélande ?
Dès mon enfance, j’ai nourri le rêve de vivre dans un pays anglophone. Olivier et moi avons grandis et vécus en Nouvelle-Calédonie et le contexte politique et économique commençait à nous travailler. Nous nous sommes alors interrogés sur nos aspirations réelles, notamment pour nos enfants. Nous avons réalisé que donner l’opportunité à nos enfants de devenir bilingues était un avantage indéniable de nos jours. Cela a été notre première motivation, suivie par de nombreux autres facteurs tels que notre désir de changement et une remise en question typique de la quarantaine. Cet ensemble d’événements a été le déclencheur qui nous a poussés à tenter l’aventure.
Pourquoi avoir choisi une expatriation à Aotearoa ?
Pour être franc, notre premier choix n'était pas la Nouvelle-Zélande. Initialement, nous envisagions de nous installer en Australie. Mais la Nouvelle-Zélande s’est présentée comme étant le choix le plus facile, du moins le moins risqué. La proximité géographique avec la Nouvelle-Calédonie nous a rassuré, au cas où nous aurions des regrets par la suite. De plus, immigrer en Nouvelle-Zélande grâce à des études nous semblait être la meilleure option. En tant que famille, nous voulions prendre une décision réfléchie et minimiser les risques autant que possible. Le fait que des amis calédoniens souhaitaient également immigrer en Nouvelle-Zélande avec un projet similaire au nôtre à l'époque était une motivation supplémentaire. Ils habitent maintenant à seulement 10 minutes de chez nous.
Quels étaient vos projets en arrivant au pays du long nuage blanc ?
Mon objectif principal était de terminer mon MBA afin de pouvoir trouver un emploi le plus rapidement possible. Ensuite, bien entendu, notre projet était d'entamer le processus pour obtenir la résidence.
Nous avions tout conservé en Nouvelle-Calédonie au cas où, mon conjoint a conservé son business et nous avions conservé notre maison. Nous nous sommes lancés dans cette aventure sans savoir à quoi nous attendre, sans emploi à l'horizon pour ma part.
Ou en sont-ils désormais ?
Après avoir obtenu mon MBA, j'ai rapidement trouvé un emploi qui me plaisait et dans lequel j'ai travaillé pendant plus de deux ans. Après cette période, nous avons obtenu la résidence permanente, ce qui a simplifié les choses. J'ai quitté mon poste après une restructuration de l'entreprise et j'ai démarré ma propre activité en tant qu'indépendante l'année dernière . Mon conjoint est en voie de vendre son business et nous avons mis en vente notre maison. La fille d’Olivier, Lila, nous rejoindra pour ses études supérieures en 2025.
Comment avez-vous géré les démarches administratives et juridiques liées à votre statut d'expatrié en Nouvelle-Zélande ?
Julie a pris en charge toutes nos démarches liées au visa de travail, tandis qu'Ariane s'est occupée de la partie études. Dans l'ensemble, tout s'est déroulé de manière relativement simple.
Quant aux autres démarches administratives, nous nous sommes renseignés au fur et à mesure de notre installation, et ce n’était pas si compliqué que ça en a l’air !
Quels ont été les plus gros défis liés à votre expatriation ?
La première année après notre arrivée en Nouvelle-Zélande, mon conjoint a dû repartir en Nouvelle-Calédonie pour son business et y est resté bloqué pendant six mois. Julie s'est battue pour le faire venir et a finalement réussi après cette période de séparation.
Cette période a vraiment été compliqué. Je devais tenir bon sans connaître personne, mon fils réclamait son père ne sachant pas quand est-ce qu’il allait le revoir, et il ne parlait pas anglais ce qui a rendu ses premiers mois à l’école difficiles. Nous étions censés avoir plein de visites et finalement nous nous sommes retrouvés à deux, ce qui n’était pas du tout anticipé. J’ai dû m’accrocher pour ne pas rentrer en Nouvelle-Calédonie.
La culture néo-zélandaise est également différente, mais avec une bonne capacité d'adaptation, cela devient plus simple. Sûrement que certaines personnes pourraient citer la météo comme l'un de leurs plus grands défis, mais pour nous, nous l'acceptons plutôt bien.
Comment vos enfants ont-ils réagi à ce changement et comment les avez-vous aidés à s'adapter à leur nouvel environnement ?
Les deux enfants de mes conjoints sont en Nouvelle-Calédonie, seul notre fils de 11 ans maintenant nous a accompagnés en Nouvelle-Zélande. Nous avons mis en place de nombreuses activités pour l'aider à s'adapter à ce nouveau pays et pour lui faire découvrir tout ce que la Nouvelle-Zélande avait à offrir, notamment des activités funs que nous ne faisions pas en Nouvelle-Calédonie. Nous avons organisé des visites, des sorties à la neige, des escapades dans des parcs indoor, des sorties natures…
Nous nous sommes rapidement fait des connaissances en Nouvelle-Zélande et notre fils a eu la chance de se faire des copains rapidement ce qui a également facilité son intégration. L'école primaire a été d'un soutien précieux, surtout lors des périodes où son père était bloqué en Nouvelle-Calédonie. Le personnel éducatif a été extrêmement bienveillant. Après seulement six mois dans le pays, il a commencé à s'exprimer en anglais et est désormais un vrai kiwi. Les enseignantes ne réalisent même pas qu'il est français.
Les 3 choses qui vous plaisent le plus dans la vie en Nouvelle-Zélande ?
En première position, la variété de choses à faire. Dans un petit espace, il est possible de profiter de la plage, de partir skier à seulement quatre heures de route, de visiter des sources d'eau chaude, de découvrir les plages de sable noir sur la côte ouest et les plages de sable blanc sur la côte est. Pas besoin de prendre l'avion ou de parcourir des kilomètres ; il y a de tout à proximité. Nous pouvons nous lancer dans une randonnée un jour et être au centre commercial pour faire du shopping le lendemain.
En deuxième, la qualité de vie. Les kiwis sont vraiment friendly. Il nous arrive fréquemment d’avoir des conversations dans la rue avec des inconnus, le tout en se sentant en sécurité.
En troisième, par rapport à la Nouvelle-Calédonie, tout est plus facile. Les démarches administratives sont simplifiées, il y a plus de choix pour tout ; la vie est plus facile en générale.
Une anecdote ou un moment marquant depuis votre arrivée en NZ ?
Une anecdote que je trouve drôle concerne une discussion avec un collègue indien. Alors que je lui exposais mes arguments pour un projet, je le voyais hocher la tête en signe de désaccord. Je lui ai alors demandé de me laisser finir avant de dire non, car en France, un hochement de tête indique généralement un refus. Cependant, il continuait de hocher la tête, ce qui commençait à me frustrer.
C'est alors qu'il m'a expliqué qu'en Inde, son mouvement de tête signifie qu’il écoute activement, ce qui contraste complétement avec la signification française.
Le multiculturalisme est vraiment marquant en Nouvelle-Zélande. On apprend énormément avec les différentes cultures. J’ai eu l’opportunité de travailler avec une dizaine de nationalité différente dans mon ancien travail, ce qui demande une adaptation quotidienne et entraîne parfois des maladresses amusantes dues à nos différences culturelles.
Désormais famille expatriée en Nouvelle-Zélande, quels sont les plus gros changements par rapport à votre vie d’avant et est ce difficile de s’adapter ?
Tout d'abord, dans le milieu professionnel. Les différences culturelles se manifestent notamment dans notre façon de travailler. Nous, Français, avons tendance à être plus directs lorsqu'il s'agit d'exprimer nos opinions ou notre mécontentement, tandis que les anglophones privilégient souvent la nuance. Avec mon caractère affirmé, j’ai dû m’ajuster. Comprendre les codes et les outils utilisés dans le milieu professionnel n'est pas toujours évident, mais petit à petit on s’adapte.
Ensuite, la culture n’est pas exactement pareille avec nos amis néo-zélandais. Quand ils ne répondent pas à mes invitations cela veut dire non merci.
Nous avons appris à accepter que la météo puisse changer rapidement dans la journée, avec des matins ensoleillés suivis de pluies l'après-midi.
Mais en règle générale, je ne trouve pas que nous ayons du faire de de grosses adaptions.
Quels conseils donneriez-vous à d'autres familles qui envisagent de s'expatrier en Nouvelle-Zélande ?
Je conseillerai de venir en Nouvelle-Zélande l’esprit ouvert, c'est la clé pour s'intégrer rapidement. Nous avons rencontré quelques personnes qui ne cessent de comparer leur nouvelle vie en Nouvelle-Zélande à leur ancienne vie. Il est essentiel d'avoir la volonté de s'adapter à un nouvel environnement. Il y a beaucoup d’avantages quand on est préparé à ce changement.
Pouvez-vous nous partager votre plus grand accomplissement dans votre immigration ?
Les études de notre fils se sont extrêmement bien passées, c’est notre plus grand WIN sur notre immigration. Le bonheur et l'épanouissement de notre enfant dans le système scolaire néo-zélandais, qui se montre si centré sur l'enfant et bienveillant, sont vraiment remarquables. Chaque jour, il est enthousiaste à l'idée d'aller à l'école, ce qui est une grande réussite pour nous. C'est ce qui a définitivement renforcé notre décision de nous engager sur le long terme ici.