En avril dernier, les acteurs du bâtiment et le gouvernement néo-zélandais se sont réunis pour identifier les enjeux et les défis du secteur de la construction. L’accord signé semble apporter la promesse d’un nouveau souffle pour une profession actuellement en difficulté. En effet, face à la croissance continue des 4 dernières années, les entreprises de la construction ont connu des conditions de travail souvent difficiles, liées notamment à un manque important de main d’œuvre. Alors que le secteur est en pleine croissance, le marché de l’emploi dans le secteur de la construction est véritablement en tension. 50 000 postes seraient ainsi à pourvoir dans les prochaines années.
MOTEUR DE L’ÉCONOMIE NÉO-ZÉLANDAISE
Avec 250 000 employés, le secteur de la construction se place comme le 4ème employeur du pays et pèse près de 7% du PIB (chiffres 2017) avec une contribution de $ 15 Milliards dans l’économie. Ce sont plus de 40 Milliards de dollars qui devraient être injectés dans l’économie néo-zélandaise d’ici 2023.
UN MANQUE DE 50 000 PERSONNES QUALIFIÉES DANS LE SECTEUR
Ces dernières années, la plupart des entreprises de la construction ont ainsi été affectées par la pénurie de main d’œuvre. Malgré une croissance sans précédent dans le secteur, des géants du bâtiment ont récemment fait faillite. En cause, les lourdes réglementations du secteur, des marges tirées à la baisse et des délais incompressibles en raison d’effectifs réduits.
Dans ce contexte, en avril dernier, la Première Ministre Jacinda Ardern, le Directeur de Fletcher Construction et les principaux acteurs du secteur se sont entendus sur la nécessité d’agir conjointement pour pallier aux grands défis du secteur, y compris le manque de travailleurs qualifiés.
La Nouvelle-Zélande aurait en effet besoin de 50 000 personnes supplémentaires dans le domaine de la construction sur les 4 prochaines années pour faire face aux nombreux projets.
Le dernier rapport de l’agence de consultants Pacificon Building Intelligence estime que les milliards de dollars investis dans les futurs projets de construction assureraient l’avenir des salariés du secteur sur de nombreuses années.
Exemples de projets à venir :
· AVJennings – 84.5 hectares créant 575 maisons et 5 espaces commerciaux
· Construction d’appartements luxueux sur Albany
· $ 200 Millions investis à Ormiston incluant la construction de 700 maisons, 100 espaces pour des entreprises, une bibliothèque, une piscine…
· Une antenne de l’école de médecine dentaire dans le sud d’Auckland pour $ 28.2 Millions
· Un département pédiatrique rattaché à l’hôpital de Wellington avec 50 lits et 21 salles de clinique
· Un investissement de $ 7.1 Millions pour l’hôpital de Kawakawa, dans le Northland
· Cypress Capital prévoit la construction d’un hôtel de 8 étages à Taupo
· Extension du port de Napier d’ici 2022 pour un budget de $ 142 Millions
LES CLÉS D’UN ACCORD HISTORIQUE
Afin de répondre aux besoins du pays en termes d’infrastructures et aux enjeux du secteur, le gouvernement et les acteurs du bâtiment reconnaissent la nécessité de travailler ensemble et différemment. Cet accord vise entre autres à changer le système tant critiqué des permis de construire (« consent ») dont l’obtention parfois compliquée ralentit tous les projets.
Ce système des « consents » est notamment pointé du doigt dans la pénurie de logements et l’augmentation exponentielle du prix moyen d’une maison. Ce nouvel accord pourrait bien être un élément clé dans la dynamique du secteur de la construction. Il s’agit en effet de créer des conditions de travail plus sures pour les salariés du secteur en replaçant la sécurité, l’amélioration des conditions de travail et la formation des salariés au centre des priorités.