Selon une récente étude réalisée par les économistes d'ANZ, l'une des plus grandes banques de Nouvelle-Zélande, le marché du travail néo-zélandais connaît une belle reprise. Malgré la crise du COVID, l’économie du pays se porte mieux que ce que les analystes financiers espéraient il y a encore quelques mois.
Ce contexte économique favorable se traduit par une demande de main d’œuvre croissante et une baisse du taux de chômage depuis plusieurs mois. De bonnes nouvelles pour l’économie mais au regard du contexte politique actuel, il est normal de se demander si cette situation sera favorable aux expatriés, au cours des prochains mois.
Face à une économie néo-zélandaise qui continue de performer bien au-delà des projections, les économistes prévoient que le taux de chômage passera de nouveau sous la barre des 4% d'ici 2023, ramenant ainsi ce taux au niveau d’avant la pandémie de Covid-19.
Le marché du travail semble avoir réussi à créer plus d’emplois qu’attendus.
Un besoin de main d’œuvre croissant
Autre indicateur économique important : la demande de main-d'œuvre ne cesse de croître en Nouvelle-Zélande. Pour preuve : le nombre de postes vacants a dépassé les niveaux d'avant l’épidémie de Covid-19, dans toutes les industries et régions du pays.
Ce besoin de main d’œuvre en hausse est une des conséquences majeures de la fermeture des frontières de la Nouvelle-Zélande. « Depuis près d’un an et demi, les entreprises néo-zélandaises sont dans l’incapacité de recruter des travailleurs étrangers (sauf rares exceptions), créant ainsi une véritable contrainte sur l’offre de main d’œuvre » rappelle Philippe Meneut, Directeur de New Zealand Services.
À cette impossibilité de recruter à l’étranger, s’ajoute depuis plusieurs mois le départ de nombreux migrants, présents en Nouvelle-Zélande avant la fermeture des frontières. Cette volonté de quitter le pays s’explique notamment par l’éloignement prolongé avec la famille, le manque de perspectives claires sur l’ouverture des frontières ou encore la difficulté croissante d’obtenir la résidence néo-zélandaise.
Quelles perspectives pour les travailleurs migrants en Nouvelle-Zélande ?
En temps normal, un faible taux de chômage et une forte demande de main d’œuvre contribueraient à faire de la Nouvelle-Zélande cet « eldorado » qu’elle a pu être aux yeux des travailleurs étrangers depuis de nombreuses années. Dans le contexte actuel de fermeture du pays, il est légitime de s’interroger sur l’avenir du pays en tant que destination phare pour les expatriés.
« Si le pays reste très attractif, grâce à son économie dynamique et la renommée de sa qualité de vie, il faut avouer que la fermeture prolongée des frontières et la politique gouvernementale actuelle, peu favorable vis-à-vis des migrants, pourraient entacher l’image de la Nouvelle-Zélande. Le pays a toujours eu besoin de travailleurs qualifiés et la plupart des secteurs font déjà face à un besoin grandissant de main d’œuvre. La Nouvelle-Zélande est en compétition avec d’autres destinations prisées telles que l’Australie, le Canada ou les États-Unis et si la politique d’immigration de ces destinations venait à s’assouplir, cela pourrait pousser les candidats à tourner le dos à la Nouvelle-Zélande » explique Julie Mariuzzo, conseillère en immigration chez New Zealand Services.
Jusqu’à lors la Nouvelle-Zélande a adopté une attitude « de repli » pour gérer la crise du Covid-19, il ne reste donc qu’à espérer que le retour du plein emploi et le déploiement massif de la vaccination entraînent un changement positif dans la politique migratoire du pays. Les récentes annonces du gouvernement au sujet de son plan de réouverture pourraient être un premier pas en ce sens et apporter une lueur d’espoir à ceux qui rêvent de venir poser leurs valises en Nouvelle-Zélande, au cours des prochaines années.
« Une chose est sûre, au vu de la complexité grandissante des règles d’immigration, les futurs expatriés auront plus que jamais besoin de se faire accompagner dans leur projet d’immigration en Nouvelle-Zélande, s’ils souhaitent mettre toutes les chances de leur côté » conclut Philippe Meneut.