Avec une forte tendance au télétravail accrue dans la plupart des pays du monde, il est légitime de s’interroger sur la santé financière des bâtiments commerciaux dans le secteur des bureaux en Nouvelle-Zélande. Les entreprises ont-elles toujours autant besoin de locaux pour leurs salariés ? Ou est-ce qu’elles renoncent de plus en plus à louer des bureaux pour faire des économies ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, au regard du contexte économique morose et de la forte inflation globalisée, le “bureau n’est pas mort“ et les fonds commerciaux spécialisés dans les bureaux ont toujours le vent en poupe en Nouvelle-Zélande !
Présence au bureau et modèles de lieu de travail adoptés : LES Résultats d’une étude néo-zélandaise
Selon une récente enquête réalisée auprès des occupants de bureaux néo-zélandais par un spécialiste de l’investissement commercial, le travail hybride est plus largement adopté en Nouvelle-Zélande qu’aux États-Unis ou en Asie.
Les données de cette enquête ont été collectées auprès de 66 dirigeants d’entreprises néo-zélandaises dont les organisations représentent 13 secteurs d’activités et occupent 221 000 m² de bureaux à Auckland, Wellington et Christchurch. Cette étude a permis de révéler que le bureau n'est pas une espèce en voie de disparition en Nouvelle-Zélande. Au contraire, les entreprises néo-zélandaises ont défié les tendances mondiales et se sont engagées sur leur propre voie.
Le contraste entre les besoins des entreprises néo-zélandaises, celles des États-Unis ou encore de l’Asie est remarquable. Parmi les occupants de bureaux néo-zélandais, 65% des entreprises ont adopté un modèle hybride équilibré entre le télétravail et le bureau. En revanche, aux États-Unis, 22 % des occupants travaillent principalement à distance et seul un tiers des entreprises appliquent un modèle hybride plus équilibré. Dans toute l’Asie, l’approche hybride est encore moins répandue et deux-tiers des employés travaillent principalement au bureau.
La fréquentation des bureaux varie considérablement en fonction du secteur d'activité, de la taille de l'entreprise et du lieu où se situe la prise de décision. En Nouvelle-Zélande, la fréquentation moyenne des bureaux est de 3,2 jours par semaine. Les différences sectorielles sont marquées, avec une fréquentation allant de 2,5 jours par semaine pour le secteur public à 3,9 jours par semaine pour le secteur juridique. Les petites entreprises sont également plus susceptibles d'occuper principalement des bureaux que les grandes.
Dans les organisations où les employés ont le choix de se rendre au bureau, ou non, la fréquentation moyenne est de 2,9 jours par semaine. Dans les plus grandes organisations où la direction et les RH sont les principaux décideurs du mode de travail, la fréquentation est plus élevée, soit 3,4 jours par semaine.
Quel avenir pour le travail hybride ?
Selon cette même étude, l’influence des hauts dirigeants sur les décisions concernant les pratiques de travail hybrides devrait augmenter, ce qui entraînera une augmentation du temps passé au bureau. Cela entraînera probablement une réduction du travail à distance, puisque 21 % des organisations chercheront à réduire l’étendue du travail hybride au cours des deux à trois prochaines années.
Près des deux tiers des personnes interrogées pensent que les pratiques hybrides actuelles ne changeront pas. Nous n’assisterons donc probablement pas à un retour global des salariés au bureau à temps plein. L’évolution vers une plus grande présence au bureau reflète les préoccupations des dirigeants concernant les compromis coûts / avantages du travail hybride et l’équilibre optimal entre le travail au bureau et le travail à distance.
Même si le travail hybride est considéré comme ayant eu un impact positif sur la culture organisationnelle, le principal défi découlant du télétravail est de maintenir et de développer une culture d’entreprise forte lorsque les gens sont moins au bureau. Cela indique qu’un effort important est nécessaire pour construire une culture d’entreprise solide dans les lieux de travail hybrides. 52 % des organisations néo-zélandaises ont modifié la conception de leur lieu de travail en raison de nouvelles méthodes de travail. Près de 90 % des personnes interrogées ont réduit ou cherchent à réduire le nombre de bureaux/postes de travail. Quant à l'espace alloué aux salles de réunion traditionnelles, il est également en déclin. Pour compenser ces changements, l'accent est mis de plus en plus sur la création de davantage d'espaces communs et de collaboration, ainsi que d'espaces calmes privés et de salles de concentration.
Kirstin Cooper, experte RH en Nouvelle-Zélande, affirme que “l'enquête a offert des informations surprenantes sur ce qui se passe réellement et vers où se dirige l'avenir du travail. Conserver et construire une culture d’entreprise forte apparaît comme le plus grand défi, et nous discutons avec les organisations de ce que cela signifie pour elles dans une ère hybride en évolution. Ce qui est clair, c'est qu'il incombe désormais aux employeurs de fournir des lieux de travail et des équipements de haute qualité : plus l'environnement de travail est bon, plus les gens sont susceptibles d'y travailler.”