L'inflation a récemment atteint son niveau le plus bas en Nouvelle-Zélande depuis près de trois ans. Les données récentes de Stats NZ montrent que les prix à la consommation ont augmenté de 0,6 % au cours des trois derniers mois, ramenant le taux annuel à 4,0 %, le plus bas depuis juin 2021. Bien que ces chiffres soient conformes aux attentes des économistes, ils dépassent légèrement les prévisions de la Reserve Bank [RBNZ], qui avait anticipé une augmentation trimestrielle de 0,4 % et un taux annuel de 3,8. Malgré cela, la RBNZ reste confiante quant à un retour de l’inflation dans la fourchette cible de 1 à 3 % d’ici la fin de l’année. New Zealand Services fait le point avec vous dans cet article.
Une inflation résultant de nombreux facteurs
Les principaux facteurs de cette augmentation annuelle de l'inflation ont été les hausses des loyers, des tarifs, de la construction de nouveaux logements, de l'énergie domestique, ainsi que des coûts de l'alcool et du tabac. Par exemple, les prix des loyers ont augmenté de 4,7 % au cours de l'année écoulée, tandis que la construction de nouvelles maisons et les prix de l’immobilier ont augmenté de 3,3 % et 9,8 %, respectivement.
Par ailleurs, les loisirs et la culture ont également contribué à l'augmentation de l'inflation, notamment en raison de la hausse des prix des locations d'hébergement à l’international et des services tels que la télévision par abonnement et les billets de cinéma.
Cependant, la baisse des prix des transports a été un facteur atténuant, en raison notamment d'une diminution de 10,3% des tarifs aériens internationaux et d’une baisse des prix de l'essence de 2,3%. Cette baisse a pu profiter a plus d'un demi-million de résidents néo-zélandais pour des voyages de courte durée en janvier et février, et permettant à certains d’entre eux de bénéficier de tarifs aériens internationaux plus avantageux.
Des perspectives économiques mitigées
Bien que l'inflation ait atteint son niveau le plus bas depuis trois ans, les perspectives économiques restent mitigées. Les économistes soulignent que certains aspects des données sur l'inflation ne sont pas aussi encourageants qu'ils n'y paraissent, notamment en ce qui concerne les biens non échangeables et les coûts de construction. Jarrod Kerr, économiste en chef de Kiwibank, a déclaré qu'en se plongeant dans les détails des données sur l'inflation, celles-ci n'étaient "pas aussi bonnes que le suggère le titre". Il s'attend cependant à ce que l'inflation revienne dans les limites de l'objectif de la RBNZ d'ici le dernier trimestre.
Toutefois, d'autres économistes, comme Kim Mundy de l'ASB, préviennent que la RBNZ pourrait attendre jusqu'en février 2025 pour réduire le taux directeur (OCR), compte tenu des pressions inflationnistes persistantes. Satish Ranchhod de Westpac souligne également que les pressions sur les prix intérieurs pourraient poser un défi à la RBNZ dans ses efforts pour ramener l'inflation à 2 %. Il prévoit une baisse de l'inflation à environ 3 % cette année, ce qui continuerait d'exercer une pression sur les budgets des ménages.