Intéressé(e) par l’Histoire de la Nouvelle-Zélande et plus particulièrement son histoire politique ? Nous vous proposons d’en savoir plus en consultant le mémoire de Mara Gómez, Ella Hautier et Marielle Loretan, Hélène Widmann, diplômées de la Faculté des sciences de la société de l’Université de Genève.
Bonne lecture !
INTRODUCTION
“Notre travail s’inscrit dans le cadre d’une recherche sur les premières femmes parlementaires à laquelle participent toutes personnes participant au cours « Genre et Histoire aux XIXème et XXème siècles ». Il s’agit de constituer des recherches sur ces premières femmes dans différents pays puis de mettre ensemble les données récoltées au sein d’une base de donnée. Notre groupe porte son attention sur le cas de la Nouvelle-Zélande ou Aotearoa en māori (qui signifie la terre du long nuage blanc), pour la période allant de 1852 à 1949. Ce choix quant à la détermination de la temporalité s’est fait pour deux raisons : d’une part, la date de 1852 est celle de la signature du New Zealand Constitution Act qui établit le Parlement. D’autre part, celle de 1949 correspond à la date à laquelle la première femme māorie a été élue au Parlement, soit 30 ans après la première femme pākehā1.
Le contexte historique et politique néo-zélandais pour la période considérée est particulier. L’avènement du système politique parlementaire s’enclenche avant l’indépendance du pays dans un moment de forte dépendance envers la Couronne britannique. Bien que le pays devienne indépendant par la suite et que la Nouvelle-Zélande devienne entièrement souveraine, l’émergence des structures politiques est fortement influencée par le modèle de Westminster. En tant qu’État colonisé, ses populations vivent des situations sociales, économiques et politiques très différentes. L’imposition et la violence coloniales impliquent de fortes tensions entre Pākehās et Māori.e.s2 – menant parfois à des guerres, des exterminations, des massacres. Le colonialisme influence et péjore les questions de représentativité politique au gouvernement. Cependant, certains Māoris créent également leur propre structure de représentation parlementaire basée sur le modèle européen. On observe donc plusieurs niveaux de structures avec des degrés de légitimité et de pouvoir différents.
Dans le cadre de ce travail, nous nous intéresserons premièrement aux éléments constituant l’histoire politique et institutionnelle de la Nouvelle-Zélande. Il s’agit tout d’abord de se pencher sur son histoire avant 1852, puis de caractériser le régime parlementaire de la Nouvelle-Zélande ainsi que le fonctionnement des chambres parlementaires et le régime électoral. Dans une deuxième partie, nous porterons notre attention sur divers éléments concernant le suffrage censitaire masculin puis universel masculin ainsi que sur le suffrage féminin. La troisième partie de ce travail concerne les différences entre le droit de vote et le droit d’éligibilité. Enfin, la quatrième partie porte sur les premières femmes au Parlement en Nouvelle-Zélande (en se focalisant sur les faits empiriques et en considérant quelques éléments quantitatifs récoltés pour notre base de donnée). Finalement, nous approfondissons sous forme de notice bibliographique le parcours de deux femmes, Elisabeth Reid McCombs et Iriaka Matiu Rātana, respectivement première femme pākehā élue au Parlement et première femme māorie élue au Parlement.”