En cette période de crise sanitaire mondiale liée au coronavirus, nombreux sont les propriétaires de biens immobiliers en Nouvelle-Zélande qui se posent des questions sur la gestion de leurs biens. Pour répondre à ces multiples interrogations, l’équipe de New Zealand Services a interviewé Yves-Louis Dorsemaine, gestionnaire de propriété chez One Place.
La Nouvelle-Zélande est en confinement depuis mercredi 25 Mars 2020 et les entreprises non-essentielles ont fermé leur activité, qu’en est-il de One Place ?
Le métier de Property Manager, ou gestionnaire de propriété, n’a pas été considéré par les autorités néo-zélandaises comme un service dit “essentiel”. Nous avions anticipé ce confinement afin que toute l’équipe administrative et moi-même puissions travailler chacun chez nous. Nous restons évidemment actifs sur la collection des loyers et sur la communication avec les locataires ou avec les Body corporate et building manager. Cependant, nous n’avons plus le droit d’accéder dans ces propriétés pour tout travail d’inspection.
En plus de notre activité de gestion de propriétés, One Place a un service de gestion de bâtiments. Notre équipe de désinfection intervient régulièrement pour nettoyer et désinfecter toutes les parties communes des immeubles.
Comment est assurée la communication avec les locataires ?
C’est l’un des enjeux majeurs de ce confinement ! Réaliser un suivi régulier pour s’assurer que les loyers sont payés mais surtout pour veiller à ce que tout le monde aille bien. En effet, de nombreux locataires vivent dans des petits espaces, sans accès à l’extérieur et beaucooup d’entre eux sont jeunes, voire étrangers, loins de leurs repères. Nous les informons en temps réél des informations données par le gouvernement, on leur donne des conseils, on les aiguille vers certains services notamment pour les aides financières. Nous allons mettre en place des animations pour garder le lien avec les locataires.
Par exemple, nous allons créér un challenge autour des inspections de routine. Les gens devant rester chez eux, on peut imaginer que chacun a à coeur de garder son intérieur en bon état. Nous allons contacter les locataires par vidéo et visiter la propriété avec eux. Nous leur demanderons également des photos des différentes pièces afin d’être en conformité avec les demandes de l’assurance en cas de sinistre. Les photos les plus originales, les inspections les plus précises feront gagner aux locataires des places de cinéma ou encore des bons pour un dîner au restaurant, une fois que le confinement sera levé.
En cas de problème dans mon appartement (fuite d’eau, panne de frigo…), quelqu’un peut-il intervenir ?
Nous nous sommes organisés et avons à notre disposition un réseau de plombiers, électriciens, etc, qui peuvent intervenir en cas d’urgence. Nous limiterons au maximum ces interventions qui seront plus onéreuses que d’habitude car nos fournisseurs doivent équiper leur employés afin d’assurer leur protection durant ces interventions.
Le bail de mon locataire se termine pendant la période de confinement, l’inspection finale et la remise des clés peuvent-elles avoir lieu ?
En théorie, les locataires sont censé rester à l‘endroit où ils vivaient le Mercredi 25 Mars à minuit. Nous ne devrions donc pas avoir de sortie. La seule exception étant les étrangers qui avaient prévus de quitter le territoire ou encore les propriétés occupées par des “réfugiés” français et calédoniens que nous avons logé en urgence.
Durant cette période nous ne serons pas en mesure de rendre les cautions, notamment parce que le “Tenancy service”, l’organisme responsable des locations, fonctionne au ralenti.
Mon appartement est vide, peut-il être reloué pendant cette période de confinement ?
Les seules craintes que nous ayons étant de voir partir des locataires étrangers sans préavis, Dans ce cas nous récupérerions la caution équivalente à 4 semaines de loyers et remettrions l’appartement sur le marché dès que possible. Nous travaillons aussi avec des visites virtuelles, ce qui nous permettrait de commencer à promouvoir les appartements, sans attendre la fin du confinement.
En cas d’impayés des loyers pendant cette période exceptionnelle, y-a-t-il des mesures prises par le gouvernement pour aider les locataires ? Quels sont les recours pour les propriétaires ?
Le gouvernement a mis en lace un salaire de substitution qui devrait aider les employeurs à continuer à payer leurs salariés et les étudiants qui recevaient des aides gouvernementales, continueront de les recevoir.
Par ailleurs, le gouvernement a modifié la loi sur les locations, pour une durée de 80 jours. Cela signifie qu’à partir du 26 Mars, les locataires doivent avoir plus de 60 jours d’arriérés de paiement pour que nous puissions les expulser. La résiliation des baux est limité, autrement dit, on ne peut résilier un bail qu’avec l’accord du locataire. Par ailleurs, une clause sociale a été rajoutée à la loi, dans laquelle il est notamment dit qu’il est impossible d’augmenter les loyers au cours des 6 prochains mois.
En résumé, nous avons peu de recours en cas d’impayés, c’est pourquoi la communication quotidienne avec les locataires est primordiale.
Si mon appartement n’est pas loué en ce moment, peut-on espérer une reprise du marché en mai lorsque les frontières réouvriront (avec l’arrivée des étudiants chinois par exemple ?)
Dans les semaines qui suivront la fin du confinement, on peut espérer un regain de demandes. Cela dépendra aussi de la reprise des compagnies aériennes. On estime qu’il y a environ 6 000 étudiants chinois bloqués chez eux.
En termes de santé, comme en matière d’investissement, nous invitons les propriétaires à ne pas paniquer. Nous veillons de près sur leurs investissements et ferons en sorte de traverser cette crise sans trop de désagréments.