Après plus de 8 semaines de télétravail pendant la période de confinement en Nouvelle-Zélande, il est légitime de s’interroger sur les nouvelles tendances au travail. Quelles seront les prochaines stratégies de location de bureaux pour les entreprises ? Le travail à la maison va-t-il devenir la norme ? New Zealand Services fait le point !
Succès & limites du télétravail
La crise du Covid-19 et le confinement ont été l’occasion de vérifier à l’échelle d’un pays la capacité des entreprises et de ses salariés à travailler à distance. Pour la plupart des entreprises, l’expérience a été un succès. Cela a prouvé que les salariés avaient les moyens de travailler efficacement depuis la maison.
Le travail à distance présente néanmoins des limites bien identifiés : outils informatiques pas toujours adaptés, connexion internet faible, difficultés de définir les limites entre vie familiale et personnelle, poste de travail pas toujours très ergonomique, isolement social… Si le télétravail fonctionne bien avec les salariés déjà intégrés dans l’entreprise, qu’en est-il des dernières personnes recrutées ?
La fin des espaces bureaux traditionnels ?
La crainte de voir les entreprises réduire leurs effectifs ou se débarrasser complètement de leurs bureaux semble infondée en Nouvelle-Zélande. La disparition du secteur des bureaux n’est pas encore annoncée.
Plusieurs raisons à cela :
Contrat de location
Avant tout, il existe des contrats de location sur le long terme protégeant les propriétaires louant leurs espaces. Les entreprises ne peuvent pas, en masse, quitter leurs bureaux en raison de leurs obligations légales liées aux conditions du contrat de location.
Relations sociales
Les humains ont besoin d'interactions sociales pour maintenir leur santé mentale. Il est difficile d’établir de bonnes relations entre collègues, et une culture d’entreprise marquée sans les interactions sociales quotidiennes. L’offre d’espaces bureaux confortables à tous les salariés est aussi l’une des garanties d’attirer de nouveaux talents. Les salariés apprécient également la proximité d’un parc ou d’une salle de gym par exemple.
Une productivité mise en question
L'augmentation de la productivité chez les salariés en télétravail pendant le Covid-19 n'a pas fait consensus. Bien que le travail à domicile puisse être productif, une étude de Colliers New Zealand de Juin 2020 a déclaré que 52% des personnes interrogées estimaient que leur productivité avait diminué à la maison, 41% ne ressentaient aucun changement et seulement 8% ont signalé une augmentation.
L'interaction sociale catalyseur de collaboration, de créativité, d'innovation et de transfert de connaissances
Le travail à domicile peut être contre-productif et préjudiciable aux relations de travail à long terme, à la cohésion d'équipe et à la progression de l'entreprise. Il doit y avoir un équilibre entre les deux.
Un retour au bureau plébiscité
Le télétravail « imposé » n’est pas ce que les salariés recherchent. Une recherche menée par la société mondiale de conception et de livraison de bureaux Unispace (The COVID-19 Scramble, Mai 2020), a révélé que 100% des cadres interrogés ont noté une augmentation du télétravail dans le cadre de leur stratégie future, mais que le lieu de travail resterait disponible.
Stratégie sur le long terme des entreprise
L'étude d'Unispace a également révélé qu'il n'y aura pas de réduction significative du nombre de mètres carrés au sol. Avec 95% des cadres interrogés déclarant que la superficie de leur bureau restera probablement la même pour le moment. La réduction la plus élevée de la surface au sol serait de 25%.
Des situations similaires dans le passé
Par ailleurs, l'histoire nous montre que nous avons déjà traversé des situations similaires :
En 1998, lorsque la coupure de courant du centre des affaires d’Auckland a obligé tous les employés de la ville à travailler à domicile pendant cinq semaines. Certaines entreprises ne s’en sont pas relevées mais la plupart avaient hâte de retourner au centre-ville.
Suite aux attentats du 11 septembre 2001, on pensait que personne ne voudrait retourner travailler dans le CBD de New York. Bien qu'il ait fallu du temps aux entreprises, elles sont quand même revenues dans les hautes tours du centre-ville de Manhattan.
Flexibilité et équilibre
Jacenda Ardern disait récemment sur Facebook que « nous avons beaucoup appris durant l'épidémie de Covid 19 sur la flexibilité des personnes qui travaillent à domicile, sur la productivité qui peut en découler ». Cela ne veut pas dire pour autant que les entreprises vont quitter leurs espaces de bureaux. Ce qui est très clair dans les dernières études menées, c’est le besoin de flexibilité des salariés. Les employeurs sont de plus en plus nombreux à envisager de nouvelles méthodes de travail.
Il est probable que les entreprises cherchent à être plus efficaces dans l’utilisation de leurs espaces bureaux : une tendance qui se joue depuis de nombreuses années maintenant. Les décisions à court terme des entreprises de réduire la superficie des bureaux - en raison d'une plus grande distanciation sociale - risquent d'être éclipsées à moyen et à long terme au profit d’une meilleure utilisation de l'espace. Les propriétaires du futur devront moduler de plus en plus l'espace en fonction des besoins humains, qu'il s'agisse d'espaces collaboratifs basés sur la technologie, d’espaces détentes ou d’espaces dédiés à l'interaction sociale.
La tendance du travail flexible a largement progressé au cours des trois derniers mois grâce au COVID-19. La crise actuelle a permis aux employeurs de s'éloigner de la pensée traditionnelle selon laquelle la productivité dépend d'heures fixes passées dans un environnement de bureau. Le personnel et les employeurs sont plus à l'aise pour autoriser et utiliser le télétravail un à deux jours par semaine. Il est particulièrement utile pour les tâches ciblées, qui ne nécessitent pas trop de collaboration avec les autres.
Cependant, de nombreuses entreprises devront encore encourager leur personnel à revenir trois à quatre jours par semaine au bureau pour encourager la créativité, l'innovation et le transfert de connaissances, ce qui ne peut être réalisé en grande partie que par l'interaction sociale. Le bureau du futur devra relever le défi d’offrir une fléxibilité entre le télétravail et des espaces attractifs. Les entreprises devront s'assurer qu'elles offrent un environnement de travail dans lequel les salariés se sentent bien.
La Nouvelle-Zélande est en position de force. Alors que nous entrions dans la pandémie, nous avions un faible taux de vacance de bureau dans nos principales villes. L'économie actuelle verra également moins de développement d'espaces commerciaux et de bureaux dans les prochaines années et limitera ainsi l'offre pour les années à venir. Si les entreprises décident de déménager ou de réduire leurs effectifs, l'accent sera mis sur la rénovation qualitative des bâtiments.
Dans l'ensemble, il n'y aura pas de changement rapide ou majeur dans le secteur des bureaux en Nouvelle-Zélande. Un changement progressif avec l'expiration de la durée du bail signifie que nous pourrions être à des années de voir statistiquement ces changements. L'avenir du bureau continuera donc d'évoluer et de s’adapter, mais il est loin de devenir obsolète.