Si donner du sens à ses investissements s’apparentait il y a quelques décennies à financer des œuvres caritatives, les temps ont bien changé. Depuis quelques années, les fonds d'investissement durable examinant les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), ont le vent en poupe en Nouvelle-Zélande et dans le monde. La part des investissements dans des fonds responsables n’a cessé de progresser sur les dernières années. En 2015, 79 Milliards de dollars NZ avaient été placés dans des fonds responsables gérés puis 131 Milliards en 2016 pour atteindre 183 Milliards en 2017. On estime qu’en 2020, ce sont plus de 290 Milliards qui ont été investi sur le marché des investissements responsables en Nouvelle-Zélande (Source : Rapport RIAA). Les idées reçues sur ce type d’investissement ont pourtant la vie dure. Zoom sur les 5 principales idées préconçues sur les investissements durables.
Idée reçue No 1 : Les investissements responsables sacrifient la performance
Le mythe du manque de performance des investissements responsables est probablement l'idée reçue la plus ancrée. Pourtant, les stratégies d'investissement durable ont tendance à être aussi performantes, voire meilleures, que les stratégies conventionnelles.
Une analyse académique de 2015 portant sur plus de 2000 études a montré que dans environ 90% des cas étudiés, les entreprises avec de solides profils de durabilité égalaient ou surpassaient leurs homologues traditionnels.
Idée reçue No 2 : La clé de l'investissement durable consiste à exclure les actions « négatives ».
Historiquement, les stratégies d’investissements durables visaient principalement à éviter les entreprises ayant des activités dans le domaine de l’armement, du tabac, des jeux d’argent… ou connues pour leurs pratiques condamnables (travail forcé, corruption, travail des enfants…).
Au lieu de simplement exclure, les fonds d’investissement adoptent aujourd’hui une approche plus holistique et positive en tenant compte des 3 piliers du développement durable. Cela signifie par exemple d’intégrer les facteurs de durabilité et d'éthique tout au long du processus d'investissement, comme la manière dont une entreprise est gouvernée.
Idée reçue No 3 : L'investissement durable est une mode
L'investissement éthique et responsable ne date pas d’hier. Les ordres religieux, par exemple, recherchent depuis longtemps la complémentarité entre le placement de leur argent et leurs valeurs.
« C’est aux Etats-Unis, dans les années 1920, que sont créés les premiers fonds d’investissement dits « éthiques » dont l’un des plus connus est le Pioneer Fund de Boston (1927) basé sur l’exclusion des entreprises appartenant aux « sin stocks » (i.e. alcool, tabac, armement, pornographie et jeux). Le premier fonds ISR adoptant une approche « positive », c’est-à-dire consistant à sélectionner les entreprises les plus socialement responsables en intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les processus d’investissement, apparaît quant à lui en 1971 aux Etats-Unis. » (Source).
Et loin de disparaître, l'investissement durable est en plein essor aujourd'hui. En 2018, par exemple, Morningstar a identifié environ 350 fonds durables. Les travers de la mondialisation et les crises économiques, sanitaires et environnementales successives nous démontrent chaque jour les limites de notre système de consommation. Il n’est aujourd’hui plus possible d’ignorer la “finitude” de nos ressources. Notre responsabilité vis-à-vis des générations futures doit nous engager vers une vision sur le long terme en faveur d’un développement durable. Les investissements responsables ne sauraient donc être une mode.
Idée reçue No 4 : Seuls les milléniaux et les femmes s’intéressent aux investissements durables
Ne croyez pas aux stéréotypes ! Tous les profils d’investisseurs s'intéressent désormais à l'impact social de leurs investissements. S’il semble que les jeunes investisseurs de la génération Y sont deux fois plus susceptibles que les autres investisseurs d'investir leur argent dans des entreprises ou des fonds qui accordent la priorité au bien social, en termes de dollars investis, ce sont les investisseurs plus expérimentés qui tirent leur épingle du jeu. Par ailleurs, une recherche menée par New York Life Investments n'a révélé aucune différence significative entre les hommes et les femmes dans leurs préférences en matière d'investissement durable.
Idée reçue No 5 : L'investissement durable ne concerne que les actions.
On associe souvent les investissements responsables aux actions, mais l’investissement durable ne s’arrête pas là ! Les investisseurs ont aussi la possibilité de se tourner vers le marché obligataire (« green bonds », « social bonds » ou encore « sustainability bonds »).