Les récentes élections américaines ont provoqué des remous dans l’économie mondiale, laissant planer une tempête d'incertitudes. Les tensions commerciales entre les États-Unis et la région Asie-Pacifique se sont intensifiées avec la mise en place de nouveaux droits de douane américains. Pourtant, selon un rapport récent de Standard & Poor’s Global Ratings, la Nouvelle-Zélande pourrait être l'un des rares pays à en subir un impact limité. Pourquoi cette relative immunité ? Et quelles pourraient être les répercussions sur l'économie néo-zélandaise ? Notre équipe fait le point avec vous.
La Nouvelle-Zélande épargnée face aux tensions commerciales
S&P Global Ratings prévoit que la Nouvelle-Zélande sera moins affectée par ces nouvelles mesures tarifaires que d'autres pays de la région Asie-Pacifique, tout comme l’Australie, l’Indonésie et les Philippines selon Louis Kuijs, économiste en chef de S&P pour la région Asie-Pacifique. La raison principale ? Des frais de douane généralement peu élevés et une absence d’excédent bilatéral majeur avec les États-Unis. Contrairement à la Chine ou à d'autres économies émergentes, la Nouvelle-Zélande n'est pas perçue comme un concurrent direct sur le marché américain, ce qui limite les risques de rétorsion.
Une taxe américaine sur les produits néo-zélandais
Cependant, la Maison Blanche a récemment annoncé un vaste plan tarifaire, incluant une taxe à l'importation de 10 % sur les produits néo-zélandais. Le président Donald Trump a justifié cette mesure en affirmant que les États-Unis avaient été « pillés » par des partenaires commerciaux injustes. Malgré cette annonce, les experts néo-zélandais restent modérément optimistes.
Le ministre du commerce, Todd McClay, a reconnu que ce taux était inférieur à ceux imposés à d'autres pays (jusqu’à 30 ou 40 %). Il a souligné que les produits américains étaient soumis à des droits de douane moyens de seulement 1,9 % à l'entrée en Nouvelle-Zélande, ce qui remet en question les calculs de l'administration américaine. Bien que la taxe ait un coût estimé de 900 millions de dollars sur les 9 milliards d’exportations vers les États-Unis, il est probable qu’une grande partie soit absorbée par les consommateurs américains.
La Nouvelle-Zélande n’envisage pas de mesures de rétorsion, afin d’éviter une hausse des prix pour les consommateurs et une pression inflationniste.
Un impact indirect sur l'économie néo-zélandaise
Bien que la Nouvelle-Zélande échappe aux mesures les plus drastiques, l'économie du pays ne sera pas totalement épargnée. Le rapport de S&P prévoit que l'impact indirect des tensions commerciales se fera ressentir à travers un ralentissement global de la croissance mondiale.
La Chine, cible principale des nouvelles taxes américaines, pourrait réorienter ses exportations vers d'autres marchés, ce qui pourrait accroitre la concurrence pour les exportateurs néo-zélandais sur certains segments. De plus, une incertitude prolongée pourrait ralentir les investissements internationaux et peser sur la confiance des marchés.
L’économiste John Ballingall a reconnu que le résultat était « meilleur que prévu » pour la Nouvelle-Zélande, mais préoccupant pour la croissance mondiale, soulignant que certains droits imposés à d'autres pays atteignaient des niveaux « historiquement élevés ».
Des perspectives économiques positives pour la Nouvelle-Zélande
Malgré ces turbulences, les perspectives économiques de la Nouvelle-Zélande restent globalement positives. S&P prévoit une croissance du PIB de 1,5 % en 2025, suivie d’une moyenne de 2,3 % entre 2026 et 2028. L'inflation devrait se maintenir autour de l’objectif de 2 % fixé par la Banque de réserve, qui envisage de ramener le taux officiel d'escompte à 3 % cette année, niveau qu’elle pourrait conserver jusqu’en 2028.