L’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande : entre débats et promesses ambitieuses

Alors que le débat sur les accords de libre-échange continue de diviser, l’accord commercial entre l’Union Européenne et la Nouvelle-Zélande, adopté en novembre dernier, entre officiellement en vigueur mercredi 1er mai. Malgré les voix contestataires et les craintes exprimées, l’accord vise à réduire de manière significative les taxes imposées aux entreprises européennes et à favoriser une croissance du commerce entre les deux entités, notamment dans un contexte de préoccupation croissante pour les questions environnementales et éthiques. New Zealand services vous en dit plus dans cet article.

 

Un accord aux promesses ambitieuses

Cet accord, qualifié d’« historique » par l’Union Européenne, suscite des attentes élevées. En prévoyant de réduire de 140 millions d’euros les taxes sur les entreprises européennes, et en prévoyant d’augmenter le commerce jusqu’à 30% d’ici une décennie, cet accord cherche accroître le commerce, favoriser les exportations, à dynamiser les échanges et à renforcer les investissements bilatéraux. «Les entreprises, les producteurs et les agriculteurs de l'UE peuvent désormais profiter d'une multitude de nouvelles opportunités d'exportation», se félicite l’UE dans un communiqué.

De plus, l’accord s’accompagne d’engagements en matière de développement durable, assorti de sanctions en cas de non-respect de l’accord de Paris sur le climat. Les droits fondamentaux du travail sont également rigoureusement établis, et des sanctions sont prévues en cas de violation.

Ce traité s’inscrit dans la « Green diplomacy » en incluant un chapitre sur les systèmes alimentaires durables ainsi qu'un article sur le commerce et l’égalité des genres. De plus, il prévoit une réforme du commerce et des subventions en faveur des combustibles fossiles.

 

Les réalités économiques en jeu

Les échanges commerciaux entre l’Union Européenne et la Nouvelle-Zélande ont déjà atteint des niveaux significatifs, totalisant environ 9,1 milliards d’euros en 2022. L’Union Européenne se positionne même en tant que troisième partenaire commercial de la nation océanienne. L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande vise à éliminer les droits de douane néo-zélandais sur les importations en provenance de l’Union européenne. Alors que l’Europe importe principalement des produits agricoles néo-zélandais tels que des produits laitiers, des vins, des viandes, des confiseries et des biscuits, elle exporte en retour des produits manufacturés. Jusqu’à présent, la Nouvelle-Zélande a maintenu des droits de douane d'environ 5% sur ces produits, mais cet accord envisage de les éliminer. En retour, l’Union européenne supprime les droits de douane sur les importations néo-zélandaises actuelles, notamment la viande ovine, le vin et le kiwi.

Une caractéristique notable de cet accord est la reconnaissance de 163 indications géographiques européennes protégées, englobant les produits les plus renommés tels que certains fromages et jambons, ainsi que l'intégralité des vins et spiritueux, soit près de 2000 dénominations. Cette reconnaissance vise à empêcher la commercialisation de produits vendus sous le nom d'une indication géographique s'ils ne respectent pas les normes européennes de production, protégeant ainsi les producteurs et établissant un droit de propriété intellectuelle pour garantir l'authenticité des produits pour les consommateurs néo-zélandais.

Les entreprises européennes bénéficieront d'un accès simplifié aux marchés des services néo-zélandais tels que les services de télécommunication, financiers, de transport maritime et les services de livraison, et seront assurés d'un traitement non discriminatoire. Les petites et moyennes entreprises bénéficient également d’un chapitre pour faciliter leurs exportations.

Vous pouvez trouver plus d’informations en cliquant ici.

Cette démarche s'insère dans le cadre de la stratégie « Global Gateway » initiée par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dans le but de contrer les ambitions d'influence de la Chine.

 

Environnement et concurrence au cœur des débats

Pourtant, l’accord n’est pas sans susciter de vives critiques. Déjà en 2024, des agriculteurs exprimaient leur inquiétude quant à la possibilité d'une saturation du marché européen par les produits laitiers et la viande en provenance de Nouvelle-Zélande. Leur préoccupation découle notamment de l'utilisation de certaines substances chimiques par les agriculteurs néo-zélandais, qui sont interdites en Europe. Les organisations agricoles redoutent une concurrence déloyale si les produits importés en Europe, fabriqués avec ces substances, se révèlent moins chers que ceux produits localement.

Les préoccupations environnementales sont également au centre des débats. De nombreuses organisations expriment leur consternation quant aux conséquences potentielles de cet accord de libre-échange sur l'environnement. Bien que l'Union Européenne assure que les répercussions environnementales seront limitées, certains économistes craignent une augmentation des émissions de gaz à effet de serre résultant de l'intensification des échanges commerciaux entre les deux régions.