AEWV : Ce que réserve la phase 2 des réformes du visa de travail en 2025

En décembre 2024, le gouvernement néo-zélandais a annoncé une série de réformes visant à assouplir les critères du visa de travail Accredited Employer Work Visa (AEWV). L’objectif ? Adapter les règles d’immigration aux besoins spécifiques des entreprises, selon les secteurs et les régions. Ces changements auront un impact majeur aussi bien sur les employeurs recrutant des travailleurs migrants que sur les candidats demandant un AEWV.

Dès le 10 mars 2025, Immigration New Zealand (INZ) mettra en œuvre la phase 2 de ces réformes. Notre équipe fait le point avec vous sur les principales modifications à retenir.

 

Suppression du seuil de salaire médian pour l’Accredited Employer Work Visa (AEWV) et le Specific Purpose Work Visa (SPWV)

À partir du 10 mars 2025, les employeurs recrutant sous un AEWV ou un Specific Purpose Work Visa (SPWV) ne seront plus tenus de rémunérer les travailleurs étrangers au salaire médian. Seules deux exigences subsisteront :

  • Respecter le salaire minimum néo-zélandais, qui passera à 23,50 NZD/heure dès le 1er avril 2025.

  • Verser un salaire aligné sur le taux du marché néo-zélandais pour le poste concerné.

La plupart des accords sectoriels qui prévoyaient des exemptions du salaire médian seront supprimés. C’est le cas par exemple de l’accord spécifique au secteur du tourisme et de l’hospitalité. Les postes autrefois soumis à des restrictions couvertes par les accords sectoriels (plafonds ou durée limitée du visa) seront désormais traités comme n’importe quel autre emploi de même niveau de qualification.

Les accords spécifiques des secteurs du transport et de l’aide à la personne, incluant un parcours vers la résidence, sont maintenus sans changements.

À noter : Les titulaires actuels d’un AEWV devront continuer à percevoir le salaire prévu dans leur contrat et répondre aux conditions initiales de leur visa. Les changements concernent les visas délivrés à compter du 10 Mars, pas ceux délivrés avant. Assurez vous de toujours respecter les conditions indiquées sur votre visa.

 

Réduction de l’expérience professionnelle requise pour les migrants

Dès le 10 mars 2025, l’expérience minimale exigée pour les travailleurs migrants sera réduite de trois à deux ans. Les employeurs devront toujours s’assurer que le seuil d’expérience de deux ans est respecté et que les candidats peuvent en fournir la preuve.

 

Modification des obligations de l’employeur

À partir du 10 mars 2025, les employeurs souhaitant embaucher des étrangers à des postes peu qualifiés (ANZSCO niveaux 4 et 5) devront simplement déclarer et confirmer de bonne foi qu’ils ont publié une offre d’emploi auprès de Work & Income (équivalent néo-zélandais de l’agence France Travail) et interviewé des candidats locaux susceptibles de convenir à ces postes. Ils n’auront plus de preuves à fournir initialement. Cependant, l’Immigration conserve sa prérogative de demander des preuves en cas de doute sur la bonne foi de l’employeur.

 

Prolongation de la durée du visa pour les postes peu qualifiés

Dès le 10 mars, les nouveaux titulaires d’un AEWV pour un poste ANZSCO de niveau 4 ou 5 pourront désormais obtenir un visa de 3 ans au lieu des 2 ans, reconductibles 1 an prévus par la loi actuellement.

 

Augmentation du seuil de revenu pour le regroupement familial

Le seuil de revenu pour soutenir une demande de visa pour un enfant à charge passera de 43 322,76 NZD/an à 55 844 NZD/an à compter du 10 Mars. Ce seuil correspond à 80 % du salaire médian sur la base d'une semaine de travail de 40 heures. Il sera actualisé chaque année en fonction de l'évolution du salaire médian.

Les enfants déjà titulaires d’un visa avant le 10 mars 2025 resteront soumis à l’ancien seuil, y compris si un nouveau visa doit être demandé.

 

Reconnaissance des niveaux de compétence ANZSCO

Plusieurs professions seront désormais reconnues comme relevant du niveau de compétence 3 de l’ANZSCO, c’est-à-dire comme des professions qualifiées :

  • Cuisinier (351411)

  • Toiletteur d'animaux (361113)

  • Préposé au chenil (361115)

  • Nounou (421113)

  • Moniteur de fitness (452111)

  • Monteur d'échafaudages (821712)

  • Abatteur (831212)

 

Certains conducteurs d’engins pourront également être reconnus comme des professions qualifiées en fonction des critères d’expérience ou de diplôme requis par l’employeur dans le cadre du job check.

 

Changements sur les droits des visas d’Interim

Un visa d’Interim est un visa temporaire accordé automatiquement dans certains cas. Il sert à éviter qu’une personne ne devienne sans visa (et donc en situation illégale) pendant qu’elle attend la réponse à une nouvelle demande de visa.

Comment cela fonctionne ?

  • Vous avez un visa temporaire (visa de travail, étudiant ou visiteur).

  • Vous faites une nouvelle demande de visa temporaire avant que votre visa actuel n’expire.

  • Votre visa actuel expire, mais la réponse à votre nouvelle demande n’a pas encore été donnée.

  • Un visa d’Interim est automatiquement accordé pour vous permettre de rester légalement en Nouvelle-Zélande jusqu’à ce que votre nouvelle demande soit traitée.

Les conditions des visas d’intérim varient, permettant ou pas à son titulaire de travailler.

Dès avril 2025, les conditions des visas d’intérim permettront à certaines personnes ayant fait la demande d’un visa AEWV de travailler pendant la validité de leur visa d’intérim.

Le temps passé en visa d’intérim pourra également être comptabilisé dans le calcul du temps maximum passé en Nouvelle Zélande avec un visa AEWV et de l’expérience requise pour l’accès à la résidence.

 

Ajustement du salaire médian pour le soutien aux partenaires et aux parents

À compter du 28 février 2025 :

  • Les titulaires d'un AEWV qui souhaitent subvenir aux besoins d'un partenaire devront toucher au moins 26,85 dollars néo-zélandais de l'heure.

  • Les seuils de revenu pour soutenir une demande de résidence pour un parent seront indexés sur le nouveau salaire médian de 33,56 NZD/heure.